B.1.2 Dépouillement des résultats

Une première analyse consiste à comparer les signaux électriques simulés avec les signaux électriques mesurés. À cet effet, les signaux Bdots des courants des niveaux A,B,C mesurés au niveau des MITL ainsi que celui du niveau D sont comparés avec les courants injectés dans les simulations numériques (courants primaires et secondaires). Il faut tout de même garder à l'esprit qu'un certain facteur existe, traduisant des pertes physiques et numériques, entre les signaux au niveau des MITL et les courants injectés dans la simulation.

Les signaux Bdots étant dépendants de l'environnement immédiat du capteurB.3, des mesures de courants supplémentaires sont nécessaires. Celles-ci sont effectuées par mesures VISARs , c'est à dire par interférométrie de vitesse. Un échantillon d'un matériau bien connuB.4 est placé à l'endroit où l'on veut réaliser la mesure. Cet échantillon a toujours été usiné dans l'électrode même, afin de garantir que le passage du courant ne soit pas perturbé par la présence de ce dernierB.5. Cet échantillon est ensuite mis en vitesse par le passage du courant, et un faisceau laser se réfléchissant sur sa face arrière est injecté dans un interféromètre de vitesse afin de réaliser une mesure de vitesseB.6. Celle-ci permet, via des modèles de comportements des matériaux (d'où l'importance de choisir un matériau bien connu), d'en déduire une pression, que l'on suppose intégralement d'origine magnétique (voir section F.1.3.3 page [*] pour une discussion sur la validité de cette approche), donc ceci permet d'en déduire un courant ayant circulé sur la face interne de l'échantillon. L'ensemble de ce processus de déconvolution peut être validé par une simulation numérique MHD .

Les signaux de mesure du rayonnement (XRD ) sont eux aussi comparés avec la puissance rayonnée simulée par les codes. Ce type de comparaison est peu dépendant des conditions réelles de température et de densité du plasma composant le pinch étant donné que celui-ci rayonne la quasi-totalité de son énergie cinétique pendant un tempsB.7 $\tau=e/v$. Cela signifie que cette comparaison valide la vitesse et l'épaisseur calculée du pinch. Pour valider le régime plasma $(\rho,T)$ dans lequel se trouve le pinch, il faudrait mesurer la répartition spectrale de la puissance. Celle-ci est dépendante de l'état du pinch et donc met en jeux, pour la simulation numérique, des tables d'opacité, de libres parcours moyens, ainsi que des modèles de transport du rayonnement.

L'un des paramètres qu'il peut falloir imposer dans les simulations numériques est le temps du crowbar, c'est à dire le temps à partir duquel le flux secondaire est piégé. Ceci peut être déduit des signaux Bdots et Vdots (mesure du potentiel électrique) provenant des MITL , car la fermeture du gap d'injection du secondaire se traduit par une brusque variation de l'inductance vue par le générateur secondaire. Cette inductance est simplement calculée par

\begin{displaymath}
L_{secondaire} = \frac{\int V_{gap}}{I_{gap}}
\end{displaymath}

Les valeurs déduites par cette méthode ont toujours été en accord avec les temps de crowbar calculés à l'aide du code circuit SCREAMER . Une autre façon de lire cette valeur sur les signaux expérimentaux consiste à relever l'instant à partir duquel les dérivées de signaux Bdots avant et après le gap d'injection se séparent.

Notes

... capteurB.3
Autrement dit, les Bdots cessent de fonctionner normalement en présence de rayonnement ou de plasma sur leur surface
... connuB.4
De façon systématique, on a utilisé des échantillons de cuivre, provenant d'un même lot que le cuivre étudié de longue date par les canons à gaz de la SANDIA
... dernierB.5
Exception faite du tir Z635 , ce qui aurait été à l'origine de l'échec relatif de ce tir.
... vitesseB.6
Pour en savoir plus sur le principe de fonctionnement d'un VISAR , voir [67]
... tempsB.7
$e$ représentant l'épaisseur de la coquille de plasma et $v$ sa vitesse
Mathias.Bavay_at_ingenieurs-supelec.org - juillet 2002