1.5.2.1.2 Indépendance relative des modèles de résistivité

La seconde condition est en grande partie remplie par la physique elle-même: imaginons un échantillon sur lequel est injecté un courant. Celui-ci diffuse donc dans le matériau, et sous l'action de l'effet JOULE, chauffe ce dernier. À force d'apporter de l'énergie à une petite couche de l'échantillon, celle-ci se vaporise. Il faut remarquer que depuis le départ sous la forme d'un métal froid, la diffusivité augmente avec la température. Le passage sous la forme d'un plasma froid (moins de $1 \, \mathrm{eV}$) et dense (très voisin de la densité du solide, et pour cause !) ne fait qu'accentuer les choses: le plasma devient très diffusif et donc ne conduit pratiquement plus de courant. Il faudrait lui apporter encore plus d'énergie pour rejoindre un régime de plasma cinétique, où la résistivité de SPITZER reprendrait ses droits, signifiant une augmentation de la conductivité avec la température. Revenons au plasma qui vient juste d'être créé ...Sa pression thermique le pousse à s'étendre, tandis que la pression magnétique cherche à le retenir. Mais sa forte diffusivité n'offre que peu de prise au champ magnétique, ce qui permet au plasma de s'étendre vers l'intérieur, abaissant ainsi sa pression thermique jusqu'à atteindre un équilibre entre la pression magnétique et la pression thermique. Si la pression thermique devenait plus faible que la pression magnétique, une certaine fraction du plasma (en fonction de la diffusivité, qui signifie que seule une certaine part du plasma est transportée par le champ magnétique) serait recompressée, jusqu'à atteindre à nouveau l'équilibre entre la pression magnétique et la pression thermique. L'éjection de matière ne produit pas d'effet type `` effet fusée '' en face arrière car il s'agit de densités faibles éjectées à une vitesse faible (du fait de la transition douce entre les régimes diffusif et convectif). Pour ce qui est de la montée en pression, la mesure par Visar est donc relativement indépendante des modèles de résistivité. Ceux-ci interviennent par contre directement dans les allers/retours éventuels d'ondes, car en fonction de la diffusivité, l'épaisseur effective (c'est à dire l'épaisseur du matériau solide) de l'échantillon varie.
Mathias.Bavay_at_ingenieurs-supelec.org - juillet 2002