F.1.4 Limitations de cette simulation

Une première limitation de cette simulation concerne les modèles d'équations d'états et de résistivité utilisés. Les tables SESAME utilisées ici couvrent parfaitement le régime plasma du conducteur, mais souffrent de plusieurs défauts : Le problème de sortie de table n'est a priori pas trop génant, étant donné que la plage de température est correcte (de ${10}^{-2} \, \mathrm{eV}$ à $100 \, \mathrm{eV}$) et que des interpolations sur trois ordres de grandeur sont supposées réalistes. Toutefois, le régime corrélé dans lequel doivent se faire ces interpolations n'est pas idéal pour de telles manipulations.

La densité seuil globale, fixée à ${10}^{-2} \, \mathrm{kg/m^3}$ car Mach2 craint les trop grandes plages de densité peut aussi poser problème en interdisant aux basses densités de se former et donc en dissimulant un phénomène de couche très basse densité et très conductrice. Toutefois, une telle couche serait alors fortement comprimée sur le reste du conducteur par la pression magnétique, ce qui sigifie que seules des basses densitées faiblement conductrices peuvent exister. Dans ce cas, l'impact de telles densités est très faible en terme de courant, et du fait de leur masse nécessairement faible, l'impact en terme de pression sous forme de pression d'ablation doit aussi être réduit (en effet, il leur faudrait atteindre de grandes vitesses d'ablation, donc de grandes températures, ce qui semble exclu).

Enfin, le modèle de rayonnement utilisé (rayonnement type corps noir par chaque cellule, sans aucune absorption) conduit à sous-estimer la température. Ce modèle contredit aussi certains modèles élaborés pour les fils explosés, qui décrivent les fils comme une juxtaposition de couches de plasma à des températures et des densités différentes, échangeant de l'énergie par l'intermédiaire du rayonnement.

Figure: diffusivité dans la simulation d'explosion de conducteur
\includegraphics[width=\textwidth]{figures/gr_160_diff.ps}

Enfin, comme nous l'avons vu, les effets relatifs des différents régimes ainsi que les ordres de grandeurs des différents phénomènes dépendent très fortement des modèles de résistivité. Une comparaison de divers modèles se trouve en section D.5 page [*]. Il faut alors en retenir qu'en dessous de quelques $\mathrm{eV}$, il existe de très grandes divergences entre les modèles.

Mathias.Bavay_at_ingenieurs-supelec.org - juillet 2002